Publication mensuelle qui présente un survol des principaux événements survenus sur les marchés des capitaux et en analyse la signification ainsi que l’importance.

Retour sur février

Les marchés boursiers ont généralement perdu du terrain en février, sauf ceux des pays émergents, qui ont gagné 0,50 %. Les actions canadiennes ont reculé de 0,40 %, les éventuels tarifs douaniers américains ayant réduit la confiance des consommateurs et des entreprises et accentué l’incertitude économique. Les prix des produits de base ont aussi été fortement instables, en raison des tensions géopolitiques et des incertitudes commerciales : le prix de l’or a atteint un niveau record avant de redescendre pour s’établir à 2 848,50 $ l’once, et le prix du gaz naturel a bondi de 24,98 %. Les actions américaines ont cédé 1,30 % en dollars américains, les secteurs de la consommation discrétionnaire (-9,33 %) et des services de communication (-6,29 %) arrivant en queue de peloton. Les obligations ont inscrit de bons rendements. Les obligations canadiennes se sont appréciées de 1,10 % et les obligations américaines, de 2,20 %, les investisseurs cherchant à se mettre à l’abri dans un contexte économique de plus en plus incertain.

Voici quelques faits saillants du mois de février : 

Les entreprises se préparent au choc des tarifs douaniers dans un contexte de tensions commerciales. Les États-Unis ont annoncé des tarifs douaniers de 25 % sur les importations en provenance du Canada et du Mexique. Ces tarifs devaient initialement entrer en vigueur le 4 février, mais ils avaient été reportés de 30 jours (4 mars) à l’issue de négociations. Par la suite, le président Trump a invoqué la possibilité qu’ils soient de nouveau reportés, au 2 avril. Or, le 27 février, il a confirmé qu’ils seraient appliqués comme prévu dès le 4 mars. Le Canada a réagi en annonçant des tarifs réciproques, afin d’atténuer les répercussions économiques sur les travailleurs et les industries et de protéger les intérêts du pays. La Chine et l’Union européenne ont simultanément annoncé de potentielles contre-mesures tarifaires, ce qui a rehaussé d’un autre cran la tension exercée sur le commerce international. Les entreprises continuent de suivre de près la situation, de chercher des indications de la Maison-Blanche sur l’évolution des tarifs douaniers et d’évaluer l’impact des ceux-ci sur le commerce et l’activité économique.

La croissance de l’emploi illustre la résilience du marché du travail au Canada et aux États-Unis. Selon les données de février, les marchés du travail canadien et américain ont tous deux fait preuve d’une résilience remarquable dans un contexte d’incertitude économique. L’économie canadienne a créé 76 000 emplois, ce qui a contribué à faire baisser le taux de chômage à 6,6 %. La croissance de l’emploi a été généralisée, le secteur manufacturier et les services professionnels, scientifiques et techniques réalisant des gains importants. De même, l’économie américaine a créé 143 000 emplois, ce qui a contribué à faire redescendre le taux de chômage à 4,0 %. Des gains notables ont été enregistrés dans les secteurs des soins de santé, du commerce de détail, des administrations publiques et de l’assistance sociale.

Indice   Variation (%)   Niveau de l'indice
1 mois Cumul 1 an
Bons du Trésor (indice des Bons du Trésor à 60 jours FTSE Canada) 0,22 0,53 4,45 186,70
Obligations canadiennes (indice des obligations universelles FTSE Canada) 1,10 2,31 8,48 1 195,87
Actions canadiennes (indice composé S&P/TSX) -0,40 3,07 22,47 25 393,45
Obligations américaines (indice Barclays U.S. Aggregate Bond, $ US) 2,20 2,74 5,81 2 249,06
Actions américaines (indice S&P 500, $ US) -1,30 1,44 18,38 5 954,50
Actions mondiales (indice MSCI Monde, $ US) -0,69 2,84 16,15 3 805,33
Marchés émergents (indice MSCI Marchés émergents, $ US) 0,50 2,31 10,59 1 097,25
Devises   Variation (%)   Taux de change
1 mois Cumul 1 an
$ CA/$ US 0,55 -0,53 -6,11 0,6915
$ CA/euro (€) 0,39 -0,76 -2,23 0,6664
$ CA/livre sterling (£) -0,97 -1,08 -5,79 0,5496
$ CA/yen (¥) -2,48 -4,76 -5,72 104,140
Produits de base ($ US)   Variation (%)   Prix
1 mois Cumul 1 an
Or au comptant ($/once) 0,48 6,85 31,81 2 848,00
Pétrole WTI ($/baril) -3,08 -1,55 -2,23 69,76
Gaz naturel ($/MBTU) 24,89 24,89 26,53 3,83

† Rendement total au 28 février 2025; indices libellés dans leur monnaie locale.
Source : Bloomberg
Les indices ne sont pas gérés et il n’est pas possible d’investir directement dans un indice.

Les tensions commerciales et l’incertitude ravivent l’inflation au Canada. Le taux d’inflation annuel est passé de 1,8 % en décembre à 1,9 % en janvier, en raison surtout de la hausse des prix de l’essence et du gaz naturel. La Banque du Canada a maintenu le taux d’inflation cible à 2 %, le gouverneur Tiff Macklem soulignant qu’il était trop tôt pour songer à rajuster cette cible. Les tensions commerciales ont fait grimper le coût des importations américaines et plombé le dollar canadien. La banque centrale a reconnu que l’incertitude entourant les tarifs douaniers risquait d’avoir un effet démoralisateur, mais elle a fait remarquer que l’assouplissement des conditions financières pourrait soutenir la croissance. Le gouverneur Macklem a mentionné que les tarifs douaniers américains risquaient d’ébranler considérablement la confiance des entreprises et des ménages et, éventuellement, de freiner la croissance de l’économie. Malgré ces obstacles, la Banque du Canada reste déterminée à atteindre sa cible d’inflation de 2 %.

Le saviez-vous?

Le commerce international accapare l’attention, mais il ne faudrait pas oublier que le commerce national, entre les provinces, joue un rôle crucial dans l’économie canadienne en soutenant les entreprises, la création d’emplois et la croissance économique. Le commerce interprovincial est essentiel à l’économie canadienne, car il permet l’échange soutenu de biens et de services entre les provinces et territoires. L’Accord de libre-échange canadien (ALEC) a été conclu en 2017 dans le but de réduire les obstacles commerciaux et de promouvoir l’intégration économique à l’échelle nationale. Cet accord vise à créer un marché intérieur plus ouvert et plus efficace, au profit des entreprises et des consommateurs. Pour faire face aux nouveaux tarifs douaniers et aux perturbations du commerce international, le gouvernement fédéral, en partenariat avec les provinces et les territoires, a proposé une série de modifications supplémentaires à l’ALEC pour rabaisser les barrières intérieures afin de stimuler le commerce interprovincial.