Publication mensuelle qui présente un survol des principaux événements survenus sur les marchés des capitaux et en analyse la signification ainsi que l’importance.
Retour sur le mois de mars
Le mois de mars a été caractérisé par une grande volatilité, les marchés boursiers et obligataires au Canada comme au sud de la frontière ayant reculé en raison essentiellement de la montée des tensions liées aux tarifs douaniers et de l’incertitude géopolitique. Les tarifs et contre-tarifs douaniers que s’imposent les unes aux autres les grandes économies mondiales ont accentué la crainte d’un ralentissement de la croissance économique et d’une inflation soutenue. Les actions canadiennes ont reculé de 1,51 %, les secteurs des technologies de l’information (-12,70 %), des industries (-4,61 %) et des soins de santé (-4,45 %) ayant été les plus touchés. Du côté des actions américaines, on a constaté une baisse de 5,63 % (en dollars américains), causée principalement par les secteurs de la consommation discrétionnaire (-8,91 %), des technologies de l’information (-8,83 %) et des services de communication (-8,28 %). Les marchés obligataires ont affiché des résultats contrastés. Au Canada, les obligations ont perdu 0,28 %, résultat qui s’explique par la réaction des investisseurs aux tensions commerciales grandissantes et au risque d’inflation. Les obligations américaines, elles, ont tenu bon. Le prix des produits de base a augmenté, l’or, le pétrole et le gaz naturel ayant fait des bonds respectifs de 9,53 %, 3,09 % et 5,72 %. Les titres des marchés émergents ont remonté de 0,64 %, les actions chinoises ayant été favorisées par l’optimisme des investisseurs quant à l’IA.
Voici quelques-uns des faits saillants du mois de mars :
Intensification des tensions canado-américaines avec l’entrée en vigueur des tarifs douaniers. Un nouveau tarif douanier de 25 % sur les marchandises canadiennes – y compris l’aluminium et l’acier – est entré en vigueur, venant exacerber les tensions entre le Canada et les États-Unis. Le gouvernement américain a justifié cette mesure par des préoccupations de sécurité nationale. La riposte du Canada ne s’est pas fait attendre : souhaitant contrer les nouvelles restrictions sur les importations canadiennes, le gouvernement a immédiatement annoncé l’imposition de tarifs douaniers sur les produits agricoles américains. Fabricants et groupes commerciaux ont exprimé leur mécontentement quant à ces allers-retours incessants qui, de leur avis, ne pourront que se traduire par une hausse du coût des intrants et une perturbation de la chaîne d’approvisionnement. Un dialogue avait été établi entre l’ancien premier ministre Justin Trudeau et l’administration Trump afin de désamorcer la situation; les tarifs douaniers ont toutefois été maintenus, marquant l’avènement d’une nouvelle ère protectionniste pour la politique commerciale américaine.
Données sur l’inflation aux États-Unis : des signaux contradictoires. Le taux d’inflation annuel de l’économie américaine est passé de 3,0 % en janvier à 2,8 % en février, sous l’effet de coûts énergétiques plus bas et d’un fléchissement du prix des produits. Toutefois, d’après des données publiées fin mars, l’indice de prix relatif aux dépenses de consommation des ménages (indice PCE) a enregistré une hausse de 2,5 % sur douze mois, et l’indice PCE de base (hors aliments et énergie) a augmenté plus que prévu. Si l’inflation globale poursuit sa tendance à la modération, l’inflation de base, bien ancrée, met en évidence la pression continue que subissent des secteurs comme le logement et les soins de santé. Ce sont là des signaux contradictoires qui donnent à penser que malgré les progrès réalisés, le chemin menant à la stabilité des prix reste pavé d’obstacles.
Indice† | Variation (%) | Niveau de l'indice | ||
---|---|---|---|---|
1 mois | Cumul | 1 an | ||
Bons du Trésor (indice des Bons du Trésor à 60 jours FTSE Canada) | 0,26 | 0,79 | 4,34 | 187,19 |
Obligations canadiennes (indice des obligations universelles FTSE Canada) | -0,28 | 2,02 | 7,65 | 1 192,50 |
Actions canadiennes (indice composé S&P/TSX) | -1,51 | 1,52 | 15,84 | 24 917,50 |
Obligations américaines (indice Barclays U.S. Aggregate Bond, $ US) | 0,04 | 2,78 | 4,88 | 2 249,91 |
Actions américaines (indice S&P 500, $ US) | -5,63 | -4,28 | 8,23 | 5 611,85 |
Actions mondiales (indice MSCI Monde, $ US) |
-4,40 | -1,68 | 7,52 | 3 628,64 |
Marchés émergents (indice MSCI Marchés émergents, $ US) | 0,64 | 2,97 | 8,54 | 1 101,40 |
Devises† | Variation (%) | Taux de change | ||
---|---|---|---|---|
1 mois | Cumul | 1 an | ||
$ CA/$ US | 0,51 | -0,03 | -5,90 | 0,6950 |
$ CA/euro (€) | -3,57 | -4,30 | -6,09 | 0,6426 |
$ CA/livre sterling (£) | -2,11 | -3,17 | -8,02 | 0,5380 |
$ CA/yen (¥) | 0,09 | -4,67 | -6,74 | 104,233 |
Produits de base ($ US)† | Variation (%) | Prix | ||
---|---|---|---|---|
1 mois | Cumul | 1 an | ||
Or au comptant ($/once) | 9,53 | 17,02 | 33,96 | 3 150,30 |
Pétrole WTI ($/baril) | 3,09 | 1,39 | -4,79 | 71,48 |
Gaz naturel ($/MBTU) | 5,72 | 30,47 | 34,17 | 4,12 |
† Rendement total au 31 mars 2025; indices libellés dans leur monnaie locale.
Source : Bloomberg
Les indices ne sont pas gérés et il n’est pas possible d’investir directement dans un indice.
Annonce par l’Allemagne d’un important programme de stimulation économique. L’Allemagne a récemment dévoilé un fonds spécial de 500 milliards d’euros visant à stimuler les investissements en infrastructures, en défense et en énergie verte. Cette annonce, qui a grandement bénéficié aux actions allemandes – comme en fait foi l’augmentation de 3,5 % de l’indice DAX –, a fait grimper encore plus haut les rendements obligataires en raison de préoccupations quant à l’accroissement des emprunts de l’État. Le programme en question représente la plus grande mesure d’expansion budgétaire de l’histoire allemande moderne, si l’on exclut les mesures prises pendant la pandémie, et l’un des plus importants programmes du genre en Europe depuis plus d’une décennie. Cette démarche de la première économie européenne en faveur de l’investissement a rehaussé la confiance à l’échelle mondiale, les investisseurs y voyant un signe porteur d’espoir pour les marchés.
Le saviez-vous?
La production pétrolière mondiale a presque atteint le seuil des 90 millions de barils par jour en 2024, trois pays étant à eux seuls responsables de 30 % de cette quantité : les États-Unis, l’Arabie saoudite et la Russie. Malgré l’intensification du mouvement en faveur des énergies renouvelables, les combustibles fossiles représentent toujours 80 % environ de la consommation énergétique mondiale. Il est intéressant de noter que même des changements minimes dans les quotas de production (seulement 1 ou 2 millions de barils par jour) peuvent avoir un impact considérable sur les prix mondiaux et les attentes inflationnistes. Les décisions touchant les politiques énergétiques ont donc souvent des répercussions bien au-delà du champ de pétrole.