Publication mensuelle qui présente un survol des principaux événements survenus sur les marchés des capitaux et en analyse la signification ainsi que l’importance.

En avril, les marchés boursiers canadiens et américains ont subi des pertes après leurs récents gains, terminant le mois en baisse de 1,81 % et de 4,08 %. Les marchés des titres à revenu fixe ont également reculé, l’indice des obligations universelles FTSE Canada ayant fléchi de 2 %. Ces difficultés s’expliquent par une inflation plus forte que prévu et la probabilité croissante que les banques centrales (en particulier celles d’Amérique du Nord) maintiennent les taux d’intérêt plus élevés pendant une période prolongée, ce qui a jeté un froid sur la récente reprise des marchés boursiers et a fait piqué du nez les obligations pour l’année. Dans un contexte de marché plus prudent, les secteurs de l’énergie (+1,08 %) et des matériaux (+5,92 %) ont été les plus performants au Canada, tandis que les neuf autres secteurs ont enregistré des baisses. La vigueur des produits de base, en particulier l’or (+2,88 %) et le cuivre (+13,01 %), a renforcé la confiance des investisseurs. Aux États-Unis, seul le secteur des services publics (+1,65 %) a progressé, tandis que les dix autres secteurs ont enregistré une baisse. Par ailleurs, les marchés émergents ont inscrit un léger gain de 0,43 % d’un mois à l’autre.

Voici quelques-uns des faits saillants du mois d'avril : 

Pour contrer les pressions inflationnistes persistantes, la Banque du Canada (BdC) a maintenu son taux de financement à un jour à 5,00 %. La BdC a souligné la nécessité d’obtenir des preuves concrètes que la modération de l’inflation se rapproche de son objectif de 2 % avant de procéder à des réductions de taux. Les risques d’inflation sont revenus au premier plan, en grande partie en raison de l’augmentation des prix des produits de base. Bien que l’inflation globale ait augmenté, les indicateurs d’inflation de base se sont affaiblis, ouvrant potentiellement la voie à des réductions de taux d’intérêt plus tard dans l’année. Selon les comptes rendus des réunions, les hauts dirigeants de la BdC demeurent prudents concernant les réductions de taux. Leurs avis divergent quant au calendrier, face à la résilience des marchés et à l’influence de l’économie américaine.

Le secteur manufacturier canadien a continué de s’affaiblir pour un onzième mois consécutif. L’indice composé mondial des directeurs d’achats S&P pour le Canada a descendu à 47,0, signalant une contraction généralisée de l’activité économique. Malgré un recul moins prononcé que dans les mois précédents, cette faiblesse persistante de ce secteur économique vital a été largement alimentée par la réduction du nombre de nouvelles commandes et de la production. Les secteurs de la fabrication et des services en ont subi les conséquences. Malgré tout, notons que les ventes manufacturières ont connu leur plus forte croissance au Canada depuis novembre 2023. Par ailleurs, les ventes de gros stagnent depuis août 2023, ce qui révèle une demande modérée dans ce secteur.

Indice 1 mois Variation (%) Cumul 1 an Niveau de l'indice
Bons du Trésor (indice des Bons du Trésor à 60 jours FTSE Canada) 0,46 1,70 5,40 180
Obligations (indice des obligations universelles FTSE Canada) -2,00 -3,20 0,06 1 085
Actions canadiennes (indice composé S&P/TSX) -1,81 4,68 11,95 21 715
Actions américaines (indice S&P 500, $ US) -4,08 6,04 24,56 5 036
Actions mondiales (indice MSCI Monde, $ US) -3,67 5,01 21,12 3 305
Marchés émergents (indice MSCI Marchés émergents, $ US) 0,43 2,89 9,01 1 046
Devises 1 mois Variation (%) Cumul 1 an Taux de change
$ CA/$ US -1,73 -3,88 -1,89  0,73
$ CA/euro -0,57 -0,50 -0,28 0,68
$ CA/livre sterling -0,67 -1,99 -3,15 0,58
$ CA/yen 2,48 7,73 16,55 114,54
Produits de base ($ US) 1 mois Variation (%) Cumul 1 an Prix
Or au comptant ($/once) 2,88 9,07 10,33 2 303
Pétrole WTI ($/baril) -0,59 13,60 15,02 81,93
Gaz naturel ($/MBTU) -0,30 -20,96 -40,95 1,99

Rendement total au 30 avril 2024; indices libellés dans leur monnaie locale.
Source: Bloomberg
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Selon les données relatives à l’emploi aux États-Unis, 303 000 emplois ont été créés en mars. Ce chiffre est le plus élevé depuis mai dernier et dépasse largement les attentes des économistes (214 000). Cette croissance substantielle du nombre d’emplois a contribué à faire baisser le taux de chômage américain à 3,8 %. La vigueur du marché du travail américain a influencé la décision de la Réserve fédérale de maintenir les taux d’intérêt lors des dernières réunions, en particulier en raison des pressions inflationnistes et de la résilience de ce marché. Compte tenu des niveaux d’inflation élevés et de la robustesse du marché du travail, il se pourrait que la Réserve fédérale décide de reporter les réductions de taux d’intérêt.

Le saviez-vous?

PIB réel et PIB nominal – quelle est la différence? Le PIB réel tient compte des variations de prix au fil du temps, offrant ainsi une mesure plus précise de la production économique que le PIB nominal, qui ne prend pas en compte l’inflation, mais seulement la valeur actuelle en dollars. Le PIB réel, qui neutralise les effets de l’inflation ou de la déflation, repose sur les prix d’une année de référence. Cela permet des comparaisons significatives des données économiques entre les régions et sur plusieurs périodes. Il tient compte des variations de la quantité de biens et de services produits, ce qui en fait un outil essentiel pour évaluer les niveaux de vie, les taux de croissance économique et la situation économique dans son ensemble, indépendamment des fluctuations de prix.