Publication mensuelle qui présente un survol des principaux événements survenus sur les marchés des capitaux et en analyse la signification ainsi que l’importance.

Les pluies d’avril ont fait naître les fleurs de mai sur les marchés : les actions et les obligations ont regagné en mai le terrain perdu en avril. Les marchés des actions canadien et américain ont tous les deux fini le mois dans le vert, l’indice composé S&P/TSX ayant enregistré un gain de 2,77 % et le S&P 500, une hausse de 4,96 %, ce qui contribue à leurs solides rendements en cumul annuel de 7,58 % et 11,30 %, respectivement. Les bénéfices et les données économiques supérieurs aux attentes, particulièrement aux États-Unis, ont donné un coup de pouce. Parallèlement, les marchés des titres à revenu fixe des deux pays ont progressé, l’indice des obligations canadiennes universelles ayant inscrit une hausse de 1,77 % et l’indice global Barclays des obligations américaines, un gain de 1,70 % d’un mois à l’autre. La possibilité de baisses prochaines des taux d’intérêt, surtout du côté de la Banque du Canada, a aidé les obligations à clôturer le mois en force.

Voici quelques-uns des faits saillants du mois de mai :

Les politiques des banques centrales commencent à diverger. Comme prévu, la Réserve fédérale américaine a maintenu ses taux d’intérêt entre 5,25 et 5,50 % pour la sixième fois d’affilée en raison d’une inflation tenace qui reste supérieure à la cible de 2 %. Elle prévoit aussi ralentir le rythme auquel les obligations du Trésor américain arriveront à échéance, ce qui constitue une décision économique plus accommodante. Au Canada, le taux d’inflation s’est établi à 2,7 % en avril, un facteur déterminant ayant incité la Banque du Canada à abaisser son taux directeur en juin pour la première fois depuis l’apparition de la COVID-19.

Malgré des données économiques mitigées, la confiance des consommateurs canadiens a rebondi. L’indice de confiance Bloomberg Nanos pour le Canada s’est établi à 51,7 pour la semaine qui s’est terminée le 17 mai, en hausse par rapport à 50,9 la semaine précédente. Il s’agit d’un rebond par rapport aux récents replis causés par les conditions financières tendues et les préoccupations économiques. Malgré une baisse des ventes au détail à la suite d’un recul de 0,2 % observé en mars, la confiance par rapport aux finances personnelles et à l’emploi a pris du mieux. Statistique Canada estimait à 0,7 % la croissance des ventes au détail pour le mois d’avril, soit potentiellement sa progression la plus importante depuis avril 2023. De plus, les premières estimations ont montré que les ventes en gros auraient bondi de 2,8 % au cours du mois, soit le taux de croissance le plus important depuis août 2023.

Indice   Variation (%)   Niveau de l'indice
1 mois Cumul 1 an
Bons du Trésor (indice des Bons du Trésor à 60 jours FTSE Canada) 0,43 2,14 5,51 181
Obligations (indice des obligations universelles FTSE Canada) 1,77 -1,49 0,84 1 105
Actions canadiennes (indice composé S&P/TSX) 2,77 7,58 11,81 22 269
Actions américaines (indice S&P 500, $ US) 4,96 11,30 28,73 5 278
Actions mondiales (indice MSCI Monde, $ US) 4,53 9,77 24,37 3 445
Marchés émergents (indice MSCI Marchés émergents, $ US) 0,59 3,50 10,89 1 049
Devises   Variation (%)   Taux de change
1 mois Cumul 1 an
$ CA/$ US 1,10 -2,82 -0,56  0,73
$ CA/euro -0,60 -1,10 -0,93 0,68
$ CA/livre sterling -0,88 -2,85 -1,96 0,58
$ CA/yen 0,79 8,58 14,77 115,44
Produits de base ($ US)   Variation (%)   Prix
1 mois Cumul 1 an
Or au comptant ($/once) 0,91 10,21 10,83 2 346
Pétrole WTI ($/baril) -5,28 6,98 7,62 76,99
Gaz naturel ($/MBTU) 11,56 -2,45 -25,66 2,59

Rendement total au 31 mai 2024; indices libellés dans leur monnaie locale.
Source: Bloomberg
Les indices ne sont pas gérés et il n’est pas possible d’investir directement dans un indice.

Un ralentissement de l’activité manufacturière demeure d’actualité au Canada, alors qu’aux États-Unis, celle-ci semble se stabiliser. En avril, le secteur manufacturier canadien s’est contracté pour un douzième mois d’affilée, l’indice des directeurs d’achats du secteur manufacturier S&P Global Canada étant passé à 49,4, contre 49,8 le mois précédent. La faiblesse de la demande a entraîné une diminution du nombre de nouvelles commandes, des exportations et de la production, et ce, malgré la croissance de l’emploi, qui a toutefois ralenti par rapport au mois de mars. Aux États-Unis, la production industrielle a fait du surplace et déçu les attentes en raison d’un déclin de la production minière et manufacturière, qui a en partie été contrebalancé par une augmentation du côté des services publics. Toutefois, selon une estimation préliminaire pour le mois de mai, l’activité manufacturière a inscrit une petite hausse. En effet, à la surprise des économistes, l’indice des directeurs d’achats du secteur manufacturier S&P Global Canada est passé de 49,4 à 50,9. Cette petite augmentation indique un déclin moins marqué des nouvelles commandes et un regain de l’emploi et de la production dans le secteur.

Le saviez-vous?

Les termes de l’échange du Canada témoignent d’une faiblesse continue. Les termes de l’échange expriment le ratio entre les prix à l’exportation et les prix à l’importation d’un pays donné. Cette mesure du prix relatif des exportations par rapport aux importations représente les revenus d’exportation d’un pays et son pouvoir d’achat à l’importation. Par exemple, si les prix des exportations canadiennes augmentent par rapport aux prix des importations canadiennes, les termes de l’échange augmentent aussi (ratio > 100). Le Canada serait donc en mesure d’importer plus de biens et de services contre une même quantité d’exportations, ce qui fait augmenter le revenu national et le niveau de vie. Il s’agit d’un indicateur important de la capacité concurrentielle à l’international et du bien-être national. Les termes de l’échange du Canada ont baissé de 1,2 % au premier trimestre de 2024, et ont augmenté une fois seulement au cours des sept derniers trimestres.