Après une année riche en événements, il vaut la peine d’effectuer un retour en arrière, de méditer sur les moments marquants de la dernière année et de songer à ce que la prochaine année pourrait réserver aux marchés. Dans ce balado, Greg Sweet, directeur des Ventes nationales, Craig Maddock, gestionnaire principal de portefeuille et chef de l’équipe de Gestion multiactifs de la Banque Scotia, et Wesley Blight, gestionnaire de portefeuille l’équipe de Gestion multiactifs, discutent des thèmes suivants :
- Performance des actions et des obligations en 2022
- Enracinement de l’inflation galopante
- Initiatives des banques centrales pour lutter contre l’inflation
- Instabilité des prix de l’énergie
- Moyens pris par l’équipe de Gestion multiactifs pour composer avec ces réalités en gérant leurs portefeuilles
- À quoi s’attendre sur les marchés en 2023
Désignation des conférenciers
GS Greg Sweet
CM Craig Maddock
WB Wesley Blight
VHC Voix hors champ
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GS Rebonjour. Je m’appelle Greg Sweet et je suis directeur des Ventes nationales. Nous vous présentons aujourd’hui ce nouveau balado pour vous aider à donner à nos clients les moyens de prendre des décisions financières importantes. Durant toute l’année 2022, nous avons été témoins de la volatilité des marchés des titres boursiers et des marchés des titres à revenu fixe. Ces jours-ci, les institutions font parvenir aux Canadiens leur quatrième relevé trimestriel. Après une année bien remplie, le moment est venu de faire un retour sur 2022 et de jeter un regard sur la nouvelle année.
Nous savons que nos clients ont vraiment besoin de conseils dans cette période tumultueuse. Nous avons donc invité aujourd’hui Craig Maddock, gestionnaire principal de portefeuille et chef de l’Équipe multiactifs de la Banque Scotia, ainsi que Wesley Blight, gestionnaire de portefeuille, qui fait partie de l’équipe de Craig. Bienvenue Craig et Wes. Allons droit au but. L’année écoulée a été difficile pour les investisseurs. Quels ont été les principaux facteurs qui ont malmené les marchés en 2022?
CM Après une décennie de rendements supérieurs à la moyenne pour les portefeuilles équilibrés, 2022 n’a pas été une bonne année pour les investisseurs. Beaucoup de portefeuilles ont perdu 10 % ou plus par rapport au pic de la fin de 2021. En effet, il y a eu des dégagements sur les marchés boursiers partout dans le monde en raison du durcissement de la politique monétaire des banques centrales. C’était le signal de la hausse du loyer de l’argent.
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Il fallait réagir à cette flambée exceptionnelle de l’inflation. Les grands indices boursiers comme le S&P 500 ont perdu plus de 20 % à un moment donné durant l’année, et nous venons d’observer une tendance négative générale pour les titres boursiers dans le courant de 2022. Nous sommes dans ce que nous appelons une conjoncture baissière.
Malheureusement, il y avait très peu de refuges sur les marchés l’an dernier, puisque la valeur des obligations a, comme celle des titres boursiers, baissé en 2022. La hausse fulgurante des taux d’intérêt a été calamiteuse pour les cours obligataires, et même les portefeuilles les plus prudents ont cédé une partie de leur valeur en 2022.
De nombreux facteurs expliquent le recul que nous avons constaté en 2022. Il faut entre autres se rappeler les rendements plus vigoureux que nous avons connus dans les portefeuilles pendant des années. Ces rendements ont porté à des cours astronomiques les obligations et les actions, et les taux d’intérêt ont en fait atteint des creux sans précédent et ont même été négatifs dans certaines régions dans le monde. En réalité, à la fin de 2021, on pouvait dire que les cours des obligations et des actions frôlaient pour ainsi dire la perfection, alors que dans la réalité, les événements de 2022 ont été loin de la perfection.
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La flambée de l’inflation est le principal facteur de cette remise à plat des cours. Les cours de l’énergie, les blocages de la chaîne logistique et la forte demande, entre autres, ont perduré après les confinements sanitaires. C’était vraiment une tempête parfaite pour les marchés. Par-dessus tout, la géopolitique a fait des siennes, par exemple la guerre menée par la Russie en Ukraine, et les sanctions mondiales qui ont été adoptées ont eu pour effet d’isoler l’économie russe par rapport au reste du monde. C’est ce qui explique le triste bilan de 2022.
Chaque repli des marchés est différent. J’en ai vu de toutes les couleurs dans ma carrière, qu’il s’agisse de la bulle des technologies de l’information de la fin des années 1990 ou de la crise financière mondiale de 2008 et de 2009. Même si les causes sont toujours différentes, les cycles se poursuivent et les cours finissent toujours par frôler la perfection. Puis, il se produit une correction, souvent très pénible. Mais la bonne nouvelle, c’est que les progrès qui suivent ces replis permettent souvent aux investisseurs qui viennent d’accuser d’énormes pertes de dégager les meilleurs rendements.
GS Nous avons relevé d’importantes divergences dans la performance dans l’ensemble des territoires géographiques et des secteurs en 2022. Qu’est-ce qui explique ces divergences dans la performance dans les différents secteurs de l’économie et les diverses régions dans le monde?
WB Nous avons connu en 2022 une conjoncture absolument exceptionnelle, et je crois que ce que Craig vient de décrire constitue la toile de fond de ce qui s’est produit dans les différents territoires géographiques et les divers secteurs du marché des capitaux. Les liquidités ont vraiment dominé en 2022, ce qui est tout à fait rare. Sur les marchés des titres à revenu fixe, les positions en durée courte ont apporté la protection la plus importante contre les replis que nous avons connus dans les marchés obligataires comme dans les marchés boursiers.
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L’indice obligataire universel FTSE, qui a perdu presque 12 % sur l’année, a accusé la plus grande partie de cette perte dans le premier semestre de 2022. Même si les taux d’intérêt n’ont pas vraiment fait bouger les rendements obligataires dans le deuxième semestre de 2022, le rendement des obligations a relativement peu bougé dans ce deuxième semestre. S’il en est ainsi, c’est parce que les investisseurs obligataires avaient prédit avec justesse que la politique monétaire se durcirait considérablement partout dans le monde en 2022.
Et même si les taux directeurs ont continué de monter jusqu’à la fin de l’année, les rendements obligataires n’ont pas vraiment gardé le rythme, comme je l’ai mentionné, parce que les investisseurs s’attendaient déjà à ce que la politique monétaire se durcisse et qu’il était improbable, du point de vue des investisseurs comme du nôtre, que les taux directeurs des banques centrales allaient continuer d’exploser dans les années suivantes. Le marché obligataire a tenu compte de tous ces facteurs.
Puis, la tourmente géopolitique s’est abattue sur toute l’Europe quand la Russie a envahi l’Ukraine. C’est ce qui explique que les cours de l’énergie se soient emballés. Les titres des énergéticiens ont emboîté le pas, et au Canada en particulier, ils se sont spectaculairement illustrés. Au Canada, les titres des énergéticiens canadiens ont dégagé un rendement de 31,3 %, alors que l’indice boursier canadien général a reculé de 6 %.
Le Western Canadian Select, qui est le baromètre du pétrole canadien extrait dans l’Ouest du pays, a gagné 78 % à partir du début de l’année jusqu’en mars. C’était le résultat de l’invasion russe de l’Ukraine. L’indice est resté élevé dans le premier semestre de 2022, avant de commencer à céder du terrain. Il a tellement baissé qu’il a perdu 15 % pour toute l’année civile.
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Le même phénomène s’est étendu au monde entier : le cours du Brent a gagné 7 % sur l’année, et le Western Texas Intermediate, qui est le baromètre américain, a augmenté d’un peu moins de 4 %. Le gaz naturel a gagné 6 % après avoir progressé de 153 % depuis le début de l’année jusqu’à la fin d’août.
Cette conjoncture s’est aussi répercutée sur nos portefeuilles : l’inflation s’est emballée, et sur un an, l’inflation de l’énergie au Canada a culminé à 39 % en juin. Elle a baissé depuis, même si elle se situe toujours à un peu moins de 14 %, en fait, sur un an. C’est quand même astronomique et tout à fait le contraire de la déflation spectaculaire que nous avons constatée dans le premier semestre de 2020, durant les premiers jours de la pandémie : les prix baissaient alors que l’industrie du tourisme et des voyages se ralentissait et que la demande d’énergie était alors nettement moindre.
En Europe, la Banque centrale européenne a relevé ses taux pour la première fois depuis 2011; et pour la première fois depuis 2014, les taux directeurs du crédit sortaient du territoire négatif. Les taux, qui s’étaient maintenus à -0,5 % depuis la fin de 2019, augmentent aujourd’hui à une cadence sans précédent, à l’heure où l’inflation de synthèse sur un an atteint 10 % dans la zone euro, où les prix du gaz ont augmenté de plus de 67 % sur un an.
On peut en dire autant du Royaume-Uni, où l’inflation sur un an se chiffre à 10,7 %. La différence, c’est que la Banque d’Angleterre a été beaucoup plus proactive, en haussant ses taux bien avant la Banque centrale européenne. Généralement, le marché du Royaume-Uni n’a pas un impact retentissant sur les marchés mondiaux. Mais si on repense à ce qui s’est produit… Je crois que dès le début de l’automne, la première ministre Liz Truss, dont le règne a été écourté, a déposé des propositions de politique qui ont eu un impact retentissant sur les marchés mondiaux, quand elle a déposé un mini-budget qui prévoyait des dépenses astronomiques et des baisses d’impôt non financées.
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L’objectif était de stimuler l’économie. Or, parce que la conjoncture financière s’était déjà durcie considérablement partout dans le monde, les marchés ont vraiment mal réagi.
Les rendements obligataires ont culminé. C’est ce qui explique que les cours des obligations aient plongé autant, à tel point que les régimes de retraite au Royaume-Uni ont été forcés de liquider leurs positions pour hausser leurs liquidités. En définitive, la Banque d’Angleterre a dû intervenir en lançant un nouveau programme de rachats, même si elle avait commencé à hausser ses taux. En tâchant d’adopter une politique trop restrictive, elle a toutefois fini par modérer ses ardeurs en raison du mini-budget.
Finalement, le mini-budget du Royaume-Uni a été défait à plate couture. Le chancelier de l’Échiquier a été destitué de ses fonctions; puis, la première ministre Liz Truss a dû elle aussi se démettre de ses fonctions après avoir été en poste pendant à peine 45 jours.
Dans la colonne de l’offre, le bilan économique s’est généralement amélioré depuis la fin de la pandémie, même si ce ne sont pas toutes les régions qui profitent de cette amélioration. La Chine commence à rouvrir ses frontières. Comme vous le savez, elle a imposé de sévères confinements, si bien qu’aujourd’hui, la COVID-19 se propage à vive allure dans toute la Chine, qui a commencé à lever ses politiques de confinement. Et elle continue de le faire. Les vaccins se sont révélés essentiellement inefficaces, et comme nous le constatons, la capacité d’accueil dans les hôpitaux ne suffit pas à affronter l’augmentation du nombre de ceux qui doivent se rendre à l’hôpital parce que la COVID-19 a spectaculairement progressé en Chine.
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Dans l’empire du Milieu, l’activité manufacturière et la production ont été plutôt volatiles; or, elles ont en fait augmenté, alors que les consommateurs ont à l’évidence freiné leurs dépenses pendant ces confinements. Et si on repense à l’expérience que nous avons vécue en Amérique du Nord et même en Europe, alors que les consommateurs étaient confinés chez eux, les habitudes de dépenses ont évolué. On a consacré plus de dépenses à l’achat des biens, qu’on pouvait se faire livrer chez soi, et généralement, la consommation a baissé.
Il y aura certainement un rebond, qui connaîtra des hauts et des bas. Il est probable que les dépenses se ralentissent, puisque les commandes d’exportation se contractent à cause de la baisse de la demande mondiale, qui commence à paraître. Nous sommes toujours dans cette conjoncture de ralentissement économique. La Banque populaire de Chine ferme le robinet des liquidités, même si les pouvoirs publics aident davantage les acteurs de l’économie comme les promoteurs immobiliers, ce qui est difficile à réaliser compte tenu des niveaux d’endettement très élevés en Chine.
L’Inde est le premier bénéficiaire du climat d’incertitude qui émane de la Chine, puisqu’on ne sait pas quand aura lieu le prochain confinement ni quelles seront les conséquences du prochain déconfinement. Les multinationales sont plus tentées de se tourner vers l’Inde comme solution de rechange dans leur expansion internationale, puisque ce pays a accès à un groupe croissant de consommateurs à revenus moyens. L’Inde est appelée à devenir la troisième puissance économique mondiale d’ici la fin de cette décennie, et les multinationales tâchent de miser sur cette croissance.
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Le blocage de la chaîne logistique apporte probablement un autre point de vue, comme nous l’avons constaté en Chine, et nous commençons à observer l’attrait exercé par les entreprises mondiales qui s’installent en Inde pour cette raison également. Par exemple, Apple a averti que les restrictions sanitaires en Chine allaient interrompre ses opérations de montage et qu’elle allait réinstaller en Inde une partie de sa production. Une part importante de la production d’Apple est appelée à se faire en Inde.
Enfin, je crois qu’Apple nous amène à parler du prochain point dans la conjoncture boursière des technologies de l’information : certains poids lourds connaissent une année difficile. La valorisation joue vraiment un rôle substantiel à cet égard : les rendements exceptionnels ont été considérables pour les entreprises technologiques comme Apple, qui se sont nettement illustrées en 2020 et en 2021, en partie grâce aux valorisations, qui ont considérablement augmenté.
Les habitudes des consommateurs ont changé : nous consommons plus de biens dans nos foyers, ce qui profite à des titres technologiques de croissance comme Apple et à des services de consommation à vocation technologique comme Meta ou Facebook, Netflix, Disney et Google, qui ont tous moins bien tiré leur épingle du jeu lorsque ces vents contraires ont commencé à souffler sur leurs rendements en 2022.
GS Il va de soi que cette conjoncture est très difficile. Ce qui soulève une importante question : Quel a été le rendement de nos portefeuilles en 2022? Et quel a été l’impact de cette conjoncture difficile sur le positionnement de nos portefeuilles? Enfin, quels changements avons-nous apportés durant l’année?
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WB L’année a été difficile sur les marchés de capitaux. Nos portefeuilles n’ont pas été épargnés par les difficultés qu’ont connues ces marchés. L’ennui, dans cet environnement, c’est que les actions comme les obligations ont fléchi, ce qui est tout à fait exceptionnel, puisqu’il est très rare que ce phénomène se produise en même temps pour les titres boursiers comme pour les titres obligataires.
Généralement, les obligations servent à amortir les replis des marchés boursiers. Or, puisqu’il a fallu combattre l’inflation cette année, les taux d’intérêt ont augmenté à un rythme sans précédent, ce qui a fait plonger les rendements obligataires et ce qui a fait progresser spectaculairement le coût du capital pour toutes les entreprises. Puis, les investisseurs ont commencé à réfléchir à l’impact de la hausse des taux d’intérêt et du durcissement de la conjoncture financière, et à craindre une récession économique ou, du moins, un ralentissement, surtout dans les résultats bénéficiaires, ce qui les a amenés à liquider leurs positions.
Ce dégagement s’est déroulé en grande majorité dans le premier semestre de 2022 : les investisseurs s’y attendaient probablement, et une grande partie de ce dégagement s’est produite au début de l’année pour les titres à revenu fixe comme pour les titres boursiers.
Au début de la nouvelle année, nous avons dû faire preuve d’un optimisme prudent, puisque nous avions adopté une position défensive pour les titres à revenu fixe, ce qui s’est traduit par une baisse des positions sur le risque des taux d’intérêt parce que nous savions en fait que l’inflation allait flamber. Et elle s’est effectivement emballée. Mais je crois qu’essentiellement, on croyait généralement que l’inflation ne serait que passagère.
Dans la colonne des titres boursiers du bilan, nous avons pris des positions neutres ou légèrement sous-pondérées par rapport à notre positionnement stratégique. Il était devenu évident que l’inflation n’était pas un phénomène passager et que la conjoncture des marchés allait continuer de se détériorer. Nous sommes devenus de plus en plus défensifs, en prenant des positions boursières sous-pondérées.
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Permettez-moi d’ouvrir une parenthèse et de dire un mot de la répartition stratégique de nos actifs. Comme je l’ai mentionné, nous avons entamé l’année sur une position modérément défensive par rapport à la répartition stratégique de nos actifs. Cette position est appelée à s’inscrire dans la durée. Elle se fonde sur nos hypothèses prospectives à long terme sur les risques, les rendements et la corrélation des marchés de capitaux. En effet, les différentes catégories d’actifs évoluent de concert.
La gestion des risques est vraiment notre grande priorité : nos portefeuilles sont nécessairement conditionnés à l’importance du risque que nous prenons pour réaliser les objectifs à long terme de notre clientèle d’investisseurs. C’est pourquoi nous structurons nos portefeuilles pour que leur rendement soit vigoureux, plutôt qu’optimal. Ce que je veux dire, c’est que nous savons que les hypothèses sur les marchés de capitaux sont prospectives et qu’elles ne seront pas parfaitement exactes. Il est préférable d’avoir une structure qui résistera aux différents environnements d’investissement, au lieu de se contenter de la dériver mathématiquement.
Il faut vraiment reconnaître que nous ne savons pas exactement ce qui se produira et que nous entendons maximiser la probabilité de réaliser, au fil du temps, les objectifs d’investissement de nos clients. Nous constatons qu’à la longue, sur les longs horizons temporels, cette structure donne lieu à des rendements attrayants pour les investisseurs. Nous avons aussi la capacité de déployer des décisions tactiques, et c’est vraiment dans ce domaine que l’évolution qui s’est produite durant l’année a donné des résultats.
00:14:18
Nous avons fait appel à des décisions tactiques pendant toute l’année 2022. Nous n’apportons typiquement pas de variation colossale dans la répartition de nos actifs. Toutefois, nous prenons parfois des décisions tactiques pour tâcher de profiter des occasions qui s’offrent à nous à plus court terme. C’est ce que nous avons fait en 2022, en réduisant notre exposition aux titres boursiers durant l’année, et nous avons transformé une partie de ces positions en liquidités, pour tâcher d’être plus défensifs.
C’est pourquoi même si 2022 n’a pas été l’année la plus fructueuse pour nos portefeuilles, nous croyons que nous avons pu préserver une partie du capital cette année en étant un peu plus défensifs d’un point de vue tactique. Nous avons bon espoir que sur un horizon temporel plus long, les décisions que nous avons prises en 2022 nous placent dans une situation vraiment avantageuse pour pouvoir respecter les objectifs à long terme de notre clientèle d’investisseurs.
GS On a vraiment l’impression que votre processus d’investissement vous donne l’occasion d’être aussi agile que nos clients veulent que vous le soyez.
WB Il nous permet de réagir rapidement quand nous constatons un mouvement inhabituel du marché ou d’importants prélèvements sans modifier la composition à long terme de nos portefeuilles. Nous n’essayons pas d’anticiper ambitieusement le marché parce qu’il est extrêmement difficile de le faire avec cohésion et aussi parce qu’on court le risque d’empêcher un client de réaliser ses objectifs de placement. Comme tous les investisseurs, nous n’essayons pas d’anticiper les marchés en apportant des changements considérables au portefeuille, qui atteindra à notre avis ses objectifs à long terme.
GS Cette année difficile pour les placements a certes mis à rude épreuve la rigueur de nos clients, et dans la réalité, il est pénible d’être témoin des pertes et de la volatilité que nous avons observées en 2022.
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J’ai été encouragé de constater que les marchés ont fait beaucoup mieux dans le deuxième semestre de 2022, surtout au quatrième trimestre. Que doivent penser les investisseurs à long terme de leurs portefeuilles après une année aussi difficile?
CM Je crois que les investisseurs pensent naturellement en fonction de trimestres ou d’années civiles, comme vous l’avez mentionné. Bien qu’ils aient une légère incidence sur notre comportement et peut-être même sur le rendement de nos placements, les trimestres et les années civiles ont en réalité très peu d’importance dans l’existence des investisseurs. Et comme Wes vient de le mentionner, l’essentiel est de savoir si nous pouvons atteindre vos objectifs.
Et quand on pense au contexte des placements en construisant un portefeuille, on le fait vraiment pour le long terme. Quand les investisseurs s’inquiètent du rendement à court terme ou d’une léthargie comme celle de l’an dernier, ils peuvent malheureusement prendre certaines décisions qui ne les aideront pas vraiment à long terme.
De longues périodes dans les annales nous ont appris que la valeur des actions et des obligations fluctue effectivement, et nous savons aussi qu’en règle générale, cette valeur augmente au fil du temps. Si la plupart des grands indices ont baissé en 2022, ils ont en réalité augmenté si on les mesure sur de longues périodes.
En fait, si on remonte aux années 1960 et qu’on se penche sur la situation des portefeuilles équilibrés, ils n’ont en fait vraiment perdu que 20 % à l’époque. Et si on prend connaissance de leur rendement sur des périodes de trois ans, ils n’ont perdu que 2 % à l’époque. Sur des périodes de cinq ans, il n’y a vraiment pas eu de périodes au cours desquelles, sur un horizon de cinq ans, un portefeuille équilibré a accusé des pertes.
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Ainsi, même s’il n’y a jamais lieu de se réjouir quand les marchés baissent, nous savons que ces reculs vont se produire périodiquement et qu’ils font partie de nos attentes à long terme. Comme Wes nous l’a appris, quand nous construisons des portefeuilles solides, nous savons que nous sommes mal à l’aise quand leur valeur baisse. Or, nous savons aussi qu’ils reprennent du mieux à long terme.
Ainsi, quand ce principe fait partie de nos attentes et en sachant que cette volatilité des marchés transparaît périodiquement, mais qu’on sait aussi qu’après un certain temps, il est dans une grande mesure probable que votre portefeuille donnera de bons résultats, nous sommes beaucoup plus à l’aise de ne pas prendre de décisions irréfléchies devant cette volatilité, puisque nous nous attendons à ce que les marchés soient parfois volatils.
Ainsi, lorsqu’on se penche sur les différents trimestres de 2022, il est vrai que les pires pertes se sont produites au début de l’année et que les marchés ont effectivement repris le terrain perdu au quatrième trimestre. Et bien qu’il y ait aujourd’hui plus de raisons d’être un peu plus optimiste, je crois que les marchés sont appelés à rester volatils au début de 2023. L’économie connaîtra des hauts et des bas dans la nouvelle année. Nous avons un plan pour nous prémunir contre ces sautes d’humeur. Et comme Wes l’a mentionné, parce que nous sommes en mesure d’être plus tactiques et un peu plus agiles dans cette conjoncture, nous allons gérer nos portefeuilles en conséquence.
GS Craig, la flambée de l’inflation est l’une des autres grandes nouvelles de 2022, sans oublier bien sûr l’intervention des banques centrales, qui ont haussé les taux d’intérêt. À quoi faut-il s’attendre? Et entrevoyez-vous d’autres thèmes émergents qui se répercuteront sur les marchés en 2023?
00:18:26
CM Greg, la flambée de l’inflation a certes marqué l’année écoulée. Et comme l’a dit Wes, l’inflation s’est emballée pour différentes raisons. Les grandes banques centrales mondiales ont mené une intervention exceptionnelle. Elles ont relevé les taux d’intérêt à un rythme sans précédent depuis des dizaines d’années. Au Canada et aux États‑Unis, les taux d’intérêt ont augmenté de 400 points de base, soit 4 %. Bien entendu, après toutes ces années d’inflation léthargique et de taux d’intérêt très faibles, les marchés ont subi tout un choc.
Je crois que la bonne nouvelle, c’est que les gouvernants des banques centrales ont fait très clairement savoir qu’ils entendent rabaisser l’inflation. C’est pourquoi les taux d’intérêt sont appelés à rester élevés le temps qu’il faudra pour ramener l’inflation à un niveau raisonnable, et nous avons relevé les signes d’une progression à cet égard. L’inflation a commencé à baisser dans les derniers mois. L’IPC, qui a explosé en juin, a reculé, puisque les hausses de taux du début de l’année commencent à produire leurs effets.
Je n’irai pas jusqu’à dire que l’inflation n’est plus un motif d’inquiétude. C’est toujours inquiétant. Les taux continueront de monter ou au moins de rester élevés pendant une grande partie de 2023, ce qui permettra d’enrayer l’inflation qui s’emballe. Mais il se peut qu’en 2023, nous commencions à observer une pause ou, en fait, des baisses de taux si nous entrevoyons les signes d’une récession importante en raison des hausses de taux déjà annoncées.
WB Tout ce que vous venez de décrire explique l’année absolument catastrophique que nous avons connue dans les placements obligataires. Comme vous l’avez signalé, cette conjoncture est intéressante à terme : les rendements obligataires sont nettement plus élevés qu’ils l’étaient à cette époque l’an dernier, ou en fait, dans les cinq dernières années.
00:19:58
Les placements obligataires sont beaucoup plus attrayants qu’ils l’étaient il y a un an. Et surtout, nos hypothèses sur les rendements prospectifs ont progressé de presque 2 % pour l’univers des obligations canadiennes de qualité investissement par rapport aux rendements de la même période l’an dernier, ou de la même période en 2020. Autrement dit, à terme, les rendements de départ seront très étroitement corrélés au rendement total que l’on espère de récolter grâce aux titres à revenu fixe. Les placements en titres à revenu fixe sont beaucoup plus attrayants qu’ils l’étaient récemment.
GS À l’aube de cette nouvelle année, il y aura certainement des perspectives et des raisons d’être enthousiastes en 2023. À quoi les investisseurs peuvent-ils s’attendre du point de vue du rendement de leurs portefeuilles? Et comment avez-vous positionné ces portefeuilles pour réussir dans cet environnement?
WB D’après ce que Craig a expliqué à propos de l’environnement des taux d’intérêt et parce qu’il est peu probable que les taux d’intérêt, ou les rendements obligataires en particulier, continuent d’augmenter, nous avons haussé notre risque du point de vue des taux d’intérêt dans l’ensemble de nos portefeuilles, et nous nous attendons à ce que ce relèvement du risque nous permette de mieux capter les rendements supérieurs escomptés sur les obligations à terme.
Ce point de vue reprend très fidèlement notre thèse selon laquelle les rendements que nous espérons de récolter dans les titres à revenu fixe correspondent au rendement de départ. Ce même point de vue sur l’amélioration de la performance des titres boursiers se vérifie lui aussi, puisqu’une partie de la piètre performance des titres boursiers l’an dernier s’explique par une dégringolade de la valorisation : on ne s’attendait pas à ce que les résultats bénéficiaires soient aussi solides que ceux qui ont été réalisés, et on a commencé à réduire les positions sur les titres boursiers.
00:21:34
Les investisseurs ont donc liquidé leurs titres boursiers parce qu’ils s’attendaient à ce que le dénouement soit encore pire. C’est pourquoi les valorisations ont baissé. Autrement dit, à terme, la probabilité de meilleurs rendements sur les titres boursiers, parce que les valorisations sont plus attrayantes aujourd’hui qu’elles l’étaient l’an dernier, permettra de dégager un meilleur retour sur les placements du point de vue de l’hypothèse des marchés de capitaux à terme par rapport à la situation actuelle.
Nous savons quand même qu’il y a beaucoup d’incertitude dans le court terme immédiat. Mais à long terme, nous croyons que le rendement des titres boursiers sera meilleur que ce qu’il a été très récemment. Du point de vue des titres à revenu fixe, nous savons aussi que les rendements à terme sur ces titres sont nettement meilleurs que ce qu’ils ont été l’an dernier, ou à n’importe quel moment dans les cinq dernières années, par rapport à aujourd’hui.
C’est pourquoi, selon ce point de vue, nous nous sommes davantage rapprochés de nos positions stratégiques dans l’ensemble, en misant davantage sur le risque des taux d’intérêt dans les titres à revenu fixe, puis en adoptant plutôt un point de vue neutre dans nos positions boursières par rapport à la répartition stratégique des actifs.
GS J’ai l’impression que vous nous confirmez que vos points de vue sur l’état du marché cadrent vraiment avec l’information que nos conseillers donnent à nos clients. Nous leur recommandons de rester fidèles à leurs objectifs d’investissement, de penser à long terme et de ne pas trop s’inquiéter des fluctuations journalières du marché.
00:22:49
Nous leur conseillons de rester fidèles à leurs régimes de placements et de s’adresser à leur conseiller pour s’assurer qu’ils ont un plan et que ce plan est structuré pour optimiser leurs besoins en placements.
Permettez-moi de vous remercier tous les deux, en mon nom et au nom de nos clients, qui ont certes beaucoup appris de notre entretien aujourd’hui. Ce genre d’entretien apporte à nos clients les connaissances et la confiance qu’il leur faut pour affronter ces problèmes, ce qui leur permettra de prendre des décisions judicieuses dans leurs placements à long terme et, en définitive, de préserver la vigueur de leurs plans financiers à long terme. Je vous remercie infiniment de votre temps aujourd’hui.
Je tiens à remercier tous les auditeurs et toutes les auditrices de ce balado pour le temps qu’ils ont consacré à nous écouter aujourd’hui. Notre objectif consiste à offrir des conseils et à aider nos clients, quelle que soit la conjoncture. Merci du temps que vous avez passé avec nous aujourd’hui. Je vous adresse tous nos voeux et vous souhaite une année heureuse et prospère en 2023.
VO Ce document audio a été préparé par Gestion d’actifs 1832 S.E.C. à titre indicatif seulement. Les opinions exprimées à propos d’un placement, d’une économie, d’une industrie ou d’un secteur de marché donné ne sauraient être considérées comme une intention de négociation d’un fonds commun géré par Gestion d’actifs 1832 S.E.C.
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Il ne faut pas s’en remettre à ces opinions comme s’il s’agissait de conseils sur les placements ni les considérer comme des recommandations d’achat ou de vente. Ces opinions peuvent changer n’importe quand, selon l’évolution des marchés et de la conjoncture, et nous dégageons toute responsabilité dans la mise à jour de ces opinions.
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Les taux de rendement indiqués correspondent aux rendements totaux composés annuels statistiques, en tenant compte de l’évolution des valeurs des parts, et le réinvestissement de toutes les sommes distribuées ne tient pas compte des ventes, des rachats ou des changements d’option, ni des impôts sur le revenu à verser par les porteurs de titres, ce qui en aurait réduit les rendements. Les parts de fonds communs de placement ne sont pas garanties. Leur valeur change fréquemment, et leur rendement antérieur n’est pas représentatif de leur rendement éventuel.
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