La première moitié de 2024 étant maintenant derrière nous, nous constatons que la remontée du marché boursier s’est poursuivie, alimentée notamment par l’univers de l’IA. Au Canada, les marchés boursiers sont demeurés relativement calmes au cours du deuxième trimestre, alors que les titres à revenu fixe ont enregistré un rebond. Dans le dernier épisode du balado Parlons placements, Greg Sweet, premier directeur de Placements Scotia, s’entretient avec le vice-président et gestionnaire de portefeuille principal Craig Maddock et le gestionnaire de portefeuille Wesley Blight, tous les deux de l’équipe Gestion multi-actifs. Ensemble, ils discutent des événements ayant marqué le début de 2024, notamment la baisse de taux récemment annoncée par la Banque du Canada, la divergence entre les politiques monétaires du Canada et des États-Unis, l’influence de la sphère de l’IA sur les marchés ainsi que leurs attentes pour la deuxième moitié de l’année.
Greg: 0:00
Bienvenue à nos auditeurs. Je m’appelle Greg Sweet et je suis un directeur général de Placements Scotia Inc. Aujourd’hui, nous aimerions vous présenter un nouveau balado pour continuer d’aider nos clients à prendre des décisions financières importantes. Nous venons de terminer les six premiers mois de l’année et le deuxième trimestre a connu quelques soubresauts. Toutefois, les marchés boursiers américains ont poursuivi sur leur lancée. Les marchés boursiers canadiens ont fait du surplace et les titres à revenu fixe se sont ressaisis au début du cycle de compressions pour le Canada et d’autres pays développés. J’aimerais prendre quelques instants pour évoquer avec nos gestionnaires de portefeuille ce qui s’est passé jusqu’ici en 2024 et ce que nous pouvons attendre pour la fin de l’année. J’ai demandé à l’équipe de gestion de multi-actifs de Scotia de se joindre à moi aujourd’hui. Voici nos invités spéciaux : Craig Maddock, gestionnaire de portefeuille principal et chef de l’équipe de gestion multi-actifs, et Wesley Blight, vice-président et gestionnaire de portefeuille, au sein de l’équipe de Craig. Bienvenue, Craig et Wes. Merci encore d’être ici.
Wes & Craig: 0:54
Merci Greg, c’est toujours un plaisir de discuter avec vous. Merci Greg, merci de m’avoir invité.
Greg: 0:59
Allons droit au but. Le cycle d’assouplissement a commencé ce trimestre, la Banque du Canada étant la troisième banque centrale des pays développés à réduire ses taux. Jusqu’où pensez-vous qu’elle peut aller pour stimuler la confiance des consommateurs et l’économie sans risquer une autre flambée de l’inflation?
Wes: 1:14
Le cycle d’assouplissement prévu a commencé ce trimestre et les marchés prévoient actuellement deux autres baisses de taux cette année pour la Banque du Canada par rapport à ses niveaux actuels. Ces prévisions se fondent sur une poursuite de la baisse de l’inflation par rapport à son niveau actuel. En mai, toutefois, l’inflation a légèrement augmenté, passant de 2,7 % en 12 mois jusqu’en avril à 2,9 %, en raison du coût des services et de l’épicerie. Les réductions de taux visent à stimuler la confiance des consommateurs et les dépenses. Bien que la lenteur de ce mécanisme de transition limite les répercussions immédiates sur le comportement des consommateurs, nous assisterons graduellement à des effets potentiels importants sur un marché canadien de l’habitation déjà élevé. Il existe un équilibre délicat entre la réduction des taux (modérée pour éviter que l’économie ne soit stimulée trop rapidement) et le maintien des taux élevés pendant trop longtemps (répercussions négatives sur l’économie). Cet équilibre devient encore plus délicat si l’on tient compte de l’influence supplémentaire des conditions économiques mondiales sur l’économie canadienne. De façon générale, les banques centrales devraient assouplir leur politique monétaire.
Wes: 2:27
Le cycle d’assouplissement a commencé en mars, la banque centrale suisse ayant abaissé ses taux, puis le Danemark et la Banque du Canada en juin. La situation est différente aux États-Unis, en raison de l’inflation persistante et de l’indépendance de l’économie. Ainsi, la Réserve fédérale (Fed) a été épargnée de déployer des mesures d’assouplissement aussi vite que dans d’autres pays. Les principaux facteurs sont le rythme et le moment. Les États-Unis et les baisses de taux potentielles retiennent l’attention, mais les tendances générales de la politique monétaire mondiale demeurent importantes. Nous sommes le troisième pays du G10 à procéder à des réductions, et nous avons aussi observé des pays d’Amérique latine nous emboîter le pas. L’inflation est influencée non seulement par les taux directeurs des banques centrales canadiennes, mais aussi par l’activité économique mondiale. Notre sensibilité s’étend à nos interactions avec le reste du monde.
Craig: 3:19
Bon nombre des biens et services que nous achetons sont importés ou sont touchés par les prix mondiaux. Ces autres banques centrales réduisent les taux, et l’activité économique se développe dans ces régions, en faisant augmenter la demande pour leurs biens et services. Cette situation exerce des pressions sur la chaîne d’approvisionnement et pourrait faire augmenter les coûts pour nous, Canadiens. Que nous soyons prêts à payer ces prix ou non, l’incidence demeure. Par exemple, nous pourrions être contraints d’importer de l’inflation en raison de la vigueur de la conjoncture économique dans d’autres pays. Prenez le cas des États-Unis, qui étaient en surchauffe dans des domaines comme les voitures d’occasion. L’achat par de nombreux consommateurs américains de voitures neuves et d’occasion a eu un impact sur la dynamique de l’offre et de la demande à l’échelle mondiale. Étant donné que les États-Unis comptent neuf fois plus de consommateurs que le Canada, cette dynamique a fait grimper les prix des voitures d’occasion au Canada. Que nous souhaitions ou non influer sur ces prix, l’interaction entre la demande et l’offre demeure un facteur crucial, car la Banque du Canada détermine jusqu’où elle veut réduire les taux et combien d’aspects de l’inflation échappent à son contrôle.
Greg: 4:19
Wes, vous avez mentionné que le marché canadien de l’habitation pourrait exercer une influence sur les taux. Je suis certain que de nombreux Canadiens ayant des prêts hypothécaires à taux variable sont heureux de la réduction de taux annoncée par la Banque du Canada en juin. Quelle est l’incidence du marché de l’habitation sur le cadre décisionnel de la Banque du Canada?
Wes: 4:34
Le marché canadien de l’habitation étant très sensible aux variations des taux d’intérêt, les baisses de taux peuvent exercer une incidence importante sur l’accessibilité des prêts hypothécaires et la demande de logements. La baisse des taux d’intérêt accroît l’abordabilité du logement, ce qui se traduit par une augmentation de la demande et la possibilité d’une hausse des prix des logements. C’est certainement un facteur dont la Banque du Canada doit tenir compte, car elle tente de trouver un équilibre entre la stimulation de l’économie et la prévention d’une nouvelle surchauffe du marché de l’habitation. La Banque du Canada reconnaît maintenant que les problèmes d’abordabilité du logement sont également attribuables aux contraintes de l’offre. Ces dernières ne sont pas vraiment résolues par la seule politique monétaire, en raison de nos problèmes structurels comme le zonage et la pénurie de main-d’œuvre, qui jouent un rôle important. Quant au nombre élevé de nouveaux arrivants au Canada, il accroît considérablement la demande. L’autre point important, selon moi, est que le cadre décisionnel de la Banque du Canada ne se limite pas au logement. D’autres facteurs entrent également en jeu, et nous en avons parlé un peu plus tôt, et la façon dont elle tiendra compte des répercussions de la baisse des taux d’intérêt sur notre économie par rapport à l’économie mondiale est semblable. Elle examinera également l’incidence du marché de l’habitation par rapport à l’état de l’économie intérieure. Si le maintien de taux plus élevés nuit beaucoup plus à notre économie que les difficultés du marché de l’habitation, elle devra probablement accepter les effets négatifs de la baisse des taux sur le marché de l’habitation et, en particulier, de la hausse des prix des logements. Il est maintenant indiqué directement dans les objectifs de la Banque du Canada que la politique monétaire vise à préserver la valeur de la monnaie en maintenant l’inflation à un niveau bas, stable et prévisible. Lorsque vous prenez du recul et réfléchissez à cet objectif, vous réalisez que l’inflation exerce une incidence directe sur tous les Canadiens en érodant la valeur de l’argent. D’autres facteurs, comme l’habitation ou l’incidence et l’influence de l’économie mondiale, sont importants. Ils ne figurent toutefois pas au centre des préoccupations, car ils ne touchent pas tout le monde de la même façon que l’inflation.
Greg: 6:30
Craig, les États-Unis pourraient ne pas procéder tout de suite à une réduction de leurs taux d’intérêt. Quelle incidence aura cette situation sur les perspectives des marchés américain et canadien, et continuera-t-on d’observer des divergences dans la politique monétaire?
Craig: 6:41
Eh bien, il est peu probable que les banques centrales du Canada et des États-Unis divergent fortement. En fait, la Banque du Canada ne peut pas trop s’éloigner de la Fed, car, soyons réalistes, l’économie américaine est importante et c’est notre principal partenaire commercial. Par conséquent, son économie influe fondamentalement sur la nôtre. Si leurs taux sont plus élevés que les nôtres, nous ne pouvons indéfiniment réduire nos taux sans nuire davantage à notre monnaie et, par ricochet, à notre économie. Cette interdépendance est très intéressante lorsqu’on y pense. Nos prévisions de baisses de taux au Canada sont fondées sur un ralentissement persistant au pays. Toutefois, je ne pense pas que la Banque du Canada puisse dépasser 50, peut-être 75 points de base du niveau actuel, sans que la Fed ne signale clairement qu’elle réduira les taux en conséquence. Le dollar canadien continuerait de subir des pressions à la baisse si nous continuons de réduire les taux d’intérêt à des niveaux inférieurs à ceux des États-Unis, ce qui pourrait nuire aux perspectives de croissance économique du Canada. Le Canada est maintenant pleinement conscient de ses liens économiques étroits avec les États-Unis. Même si l’économie canadienne fait face à des défis particuliers, notamment sur le marché de l’habitation, comme Wes l’a mentionné, notre sensibilité aux taux d’intérêt demeure assez élevée. Par conséquent, la banque centrale canadienne a déjà commencé à réduire les taux afin de soutenir une croissance économique raisonnable et d’éviter une récession. Toutefois, il est peu probable que le Canada réalise des prouesses en abaissant considérablement les taux d’intérêt indépendamment des États-Unis.
Craig: 7:59
Pour répondre à la partie de votre question portant sur les marchés financiers, même si les banques centrales anticipent l’incidence de leurs changements de politique sur la consommation ainsi que sur le comportement des consommateurs et les dépenses des entreprises, le marché des obligations et des actions tente de prévoir l’orientation probable des banques centrales. En ce qui concerne les marchés des titres à revenu fixe, par exemple, les investisseurs essaient de prédire quand les taux baisseront et leur impact sur les prix. Par conséquent, le ton conciliant des banques centrales, qui privilégient une baisse des taux, fera diminuer les taux et augmentera la valeur des obligations. Quant aux marchés boursiers, la baisse des taux se traduit en fin de compte par des coûts d’emprunt moins élevés pour les consommateurs et les entreprises, ce qui peut améliorer les bénéfices des sociétés en augmentant la demande et les bénéfices. Ainsi, les marchés boursiers anticiperont le moment où le gouvernement fédéral diminuera ses taux directeurs, ce qui peut stimuler les marchés, en particulier les secteurs cycliques. Ils profitent à la consommation discrétionnaire, aux technologies et à l’immobilier.
Greg: 8:52
La conjoncture diffère fortement de celle du début de l’année. Comme vous l’avez mentionné, l’inflation a diminué au Canada et commence à baisser aux États-Unis. Comment les marchés boursiers et obligataires se sont-ils comportés dans ce contexte d’assouplissement? Quel a été le rendement au deuxième trimestre?
Craig: 9:07
Au début de l’année, il y avait beaucoup d’incertitude concernant l’économie et nous nous demandions si nous allions entrer en récession ou si l’inflation continuerait de baisser. Nombreux sont ceux qui commencent à croire que nous éviterons une récession, car la croissance a été assez résiliente. Toutefois, l’inflation semble davantage stagner que diminuer, ce qui rend cette prévision très difficile à établir. Cependant, l’année s’est révélée très positive. Le marché boursier américain a été très vigoureux, mais il y a eu un certain décalage. Cette vigueur extrême provenant des États-Unis et, en particulier, de certains segments du marché américain, semble indépendante des décisions de politique monétaire qui évoluent lentement. Cette année, les obligations sont passées rapidement de positives à négatives pour renouer à la fin du premier semestre avec les niveaux de début d’année. Il s’agit du meilleur reflet de l’opinion du marché à l’égard de l’état de l’économie et, bien sûr, des réductions de taux possibles. Compte tenu des rendements élevés des obligations et des actions, il est évident que le contexte de cette année diffère fortement. Les banques centrales du monde entier adoptent généralement une attitude conciliante et s’orientent dans cette direction. L’inflation est un peu plus favorable qu’auparavant. Quelle a été l’incidence sur les marchés? Elle aurait dû être positive, mais il est essentiel de reconnaître que les rendements élevés des États-Unis ne sont pas nécessairement liés aux décisions politiques. L’intelligence artificielle semble plutôt jouer un rôle prépondérant. Cet aspect unique, qui n’a rien à voir avec les taux d’intérêt, a propulsé les marchés vers de nouveaux sommets et peut se poursuivre si l’inflation se comporte de façon imprévisible. Cet enthousiasme à l’égard de l’IA a mis l’accent sur quelques titres, comme NVIDIA, qui a grimpé d’environ 150 % à la fin du trimestre. La question est maintenant de savoir si l’IA est suffisamment dynamique pour soutenir l’ensemble du marché boursier mondial et, à défaut, si cette période de solides rendements s’étendra à d’autres secteurs.
Jusqu’à présent, le marché boursier canadien s’inscrit également en territoire positif, mais les résultats sont principalement attribuables au début de l’année, le deuxième trimestre ayant inscrit des résultats relativement stables. Il existe une divergence entre les secteurs, l’énergie et les matériaux stimulant le rendement. Les marchés ont également profité de la politique monétaire expansionniste prévue au Canada, qui a réduit le coût du capital pour les entreprises par rapport à ce que nous observons aux États-Unis. De plus, les trois principaux secteurs canadiens de la finance, des produits de base et de l’énergie sont en bonne position pour s’améliorer. La baisse des taux de défaillance, les signes de normalisation de la courbe des taux et la robustesse des marchés des produits de base ont contribué à ces perspectives favorables.
Wes: 11:29
Sur les marchés des titres à revenu fixe, nous avons observé une certaine volatilité au début de l’année, les acteurs du marché rajustant leurs attentes à l’égard des baisses de taux d’intérêt. Comme le Canada a amorcé son cycle d’assouplissement monétaire en juin, nous avons observé un revirement de rendement au cours du trimestre et depuis le début de l’année, mais nous ne sommes maintenant que légèrement positives. Les États-Unis ont connu quelques autres soubresauts, la Fed continuant de repousser les attentes à l’égard des taux et, surtout, les marchés repoussant les attentes à l’égard de la Fed. Cela ne veut pas dire que le marché des titres à revenu fixe n’a pas enregistré de solides rendements. L’importante réduction des écarts de taux depuis le début de l’année a soutenu les solides rendements des obligations de sociétés et des obligations à rendement élevé. Ce constat nous indique que les investisseurs ont confiance en l’économie, que la probabilité d’un défaut de paiement est plus faible, exactement comme Craig l’a mentionné, et que la probabilité d’une récession diminue. Les investisseurs sont prêts à transférer leurs placements en titres à revenu fixe dans des segments plus risqués du marché des titres à revenu fixe.
Greg: 12:29
Depuis le début de l’année, les marchés ont atteint plusieurs nouveaux sommets. Aux États-Unis, cette performance est en grande partie attribuable aux titres des 7 magnifiques. Au premier trimestre, nous avons évoqué la concentration du risque sur le marché. Est-ce toujours une source de préoccupation ou le marché s’est-il élargi à d’autres secteurs participant au marché haussier?
Craig: 12:46
Je crois que cela nous ramène à notre discussion initiale sur l’assouplissement de la politique monétaire, la stabilité de l’économie et l’absence d’un véritable effondrement. Si les emprunts demeurent accessibles et que les gens continuent d’avoir un plein emploi, cela est de bon augure pour les autres secteurs du marché. Les sociétés ne font pas nécessairement piètre figure. L’économie américaine dans son ensemble se porte bien, ce qui explique l’absence de récession. Toutefois, les marchés boursiers américains sont actuellement exposés à un risque important. Les investisseurs magnifient les titres de l’IA, délaissant les autres secteurs. Même le rendement des 7 magnifiques est principalement attribuable à la seule action NVIDIA et à l’engouement suscité par l’intelligence artificielle. Mais ce n’est pas parce que d’autres actions ou secteurs ne semblent pas aussi intéressants ou attrayants qu’ils ne produisent pas de rendements. Prenons l’exemple des marchés émergents. Leurs rendements, raisonnables depuis le début de l’année, ont légèrement augmenté au cours du trimestre, même s’ils sont sans commune mesure avec celui de NVIDIA. Toutefois, l’enthousiasme suscité par les rendements exceptionnels de NVIDIA ne devrait pas éclipser ces autres occasions. Tant que les taux directeurs continueront de baisser, divers secteurs deviendront relativement attrayants. N’oubliez pas que l’objectif est d’accroître votre patrimoine au fil du temps, et non de vous demander si l’achat d’un nombre suffisant d’actions de NVIDIA aujourd’hui vous rendra riche du jour au lendemain.
Greg: 13:57
Craig a mentionné NVIDIA et son rendement remarquable, qui est alimenté par ces nouvelles occasions au sein de l’IA. Pensez-vous que ce succès dépassera NVIDIA et que d’autres sociétés tireront parti de la tendance à long terme de l’IA? Qu’est-ce que cela signifie pour les marchés boursiers?
Wes: 14:15
C’est devenu l’attraction pour tous. Mais si vous prenez du recul et tenez compte du contexte local, il faut se demander si les sociétés et les secteurs au Canada sont toujours intéressants pour les investisseurs. Disparaîtront-ils ou seront-ils pris en charge par l’IA? Ce n’est pas probable et ces sociétés demeurent des placements stables, et nous pouvons nous réjouir du fait que notre économie soutient de solides portefeuilles au-delà de l’engouement pour l’IA. Il ne s’agit pas seulement d’un exemple comme NVIDIA. Il y a d’autres sujets à explorer.
Craig: 14:49
Je suis d’accord. Nous allons maintenant nous éloigner de l’IA, en particulier de la NVIDIA, et examiner l’incidence générale de l’IA dans divers secteurs. Même si NVIDIA représentait la première vague, l’influence de l’IA va bien au-delà. Alors que nous préparons nos infrastructures pour soutenir la croissance axée sur l’IA, d’autres secteurs tels que les services aux collectivités et l’énergie joueront des rôles plus cruciaux. Même si l’IA ne sera pas le seul moteur de rendement dans ces secteurs, elle peut contribuer positivement à court terme. Nous ne devrions pas minimiser l’IA. Elle est bel et bien présente, et elle représentera une force positive. Bien qu’il puisse y avoir des obstacles dans le temps, cette approche prospective met en contexte l’intelligence artificielle ainsi que d’autres occasions de placement.
Wes: 15:26
Il faut retenir que, même si l’IA transformera la façon dont de nombreuses sociétés exercent leurs activités, elle n’est pas le seul moteur de notre existence. Nvidia est le chef de file de l’intelligence artificielle en raison de ses ventes de processeurs. La société ne vend pas vos céréales pour le petit déjeuner, ne planifie pas vos vacances, ne construit pas votre voiture et n’agit pas comme votre banque. Elle se spécialise dans les puces informatiques, qui sont essentielles pour accroître notre utilisation de l’IA. Mais élargissons notre perspective. Le monde n’est pas uniquement axé sur l’intelligence artificielle. Ce n’est pas ce que nous vivons. Ce n’est pas ce que nous respirons. Votre chien ne mange pas d’IA, il aime la nourriture pour animaux. L’avide golfeur n’abandonnera pas ses bâtons pour jouer au golf virtuel. Peut-être qu’en hiver, il veut marcher et sentir l’herbe. L’IA n’a pas tout remplacé; elle n’a fait que s’ajouter au paysage. Les nouvelles technologies suscitent beaucoup d’enthousiasme et ont une incidence potentielle sur l’avenir, mais les gens investissent parce qu’ils ne veulent pas rater la prochaine étape importante. Toutefois, cette frénésie n’est pas nécessairement corrélée avec des transformations qui changent la vie partout. Dans le contexte de l’IA, d’autres sociétés continuent de prospérer, créant des biens et des services avec des marges raisonnables. Prenez maintenant des médicaments contre l’obésité comme les GLP-1. Ils se comportent très bien et sont aussi prometteurs, mais ils ne reçoivent pas exactement la même attention que l’IA. En résumé, même si NVIDIA brille, il y a tout un univers de développements formidables au-delà de l’IA qui attendent de se concrétiser.
Greg: 16:54
Nous avons beaucoup parlé des actions jusqu’ici et de leur solide premier semestre. Vous avez également mentionné que les titres à revenu fixe ont connu une période un peu plus mouvementée cette année, mais que le trimestre s’est terminé sur une note positive et que les résultats depuis le début de l’année sont nettement supérieurs à ceux du premier trimestre. Comment ce rendement s’est-il traduit dans les portefeuilles que vous gérez?
Wes: 17:10
Nous avons connu un excellent premier semestre et, comme vous le savez, nous nous attendons à ce que les stratégies axées sur le revenu se comportent différemment des stratégies axées sur les actions. C’est vrai à long terme et il existe des différences importantes depuis le début de l’année. Maintenant, les stratégies axées sur le revenu ont une pondération plus élevée de titres à revenu fixe. Elles ont tendance à produire des rendements inférieurs à ceux de leurs homologues axés sur les actions, ce qui est vrai à long terme et correspond directement à nos hypothèses à long terme à l’égard des marchés des capitaux. C’est assurément ce qui s’est produit au cours du dernier trimestre. En revanche, les stratégies axées sur les actions, qui ont une pondération plus élevée en actions, se sont extraordinairement bien comportées. Au deuxième trimestre, le rendement n’a pas été aussi solide qu’au premier trimestre de l’année, mais nous continuons de surpasser largement nos prévisions à long terme à l’égard des marchés financiers, en particulier pour les actions, sur une très courte période de six mois.
Cela signifie que nous avons dépassé, en seulement six mois, nos hypothèses à long terme à l’égard des marchés des capitaux pour les 10 prochaines années. Il s’agit donc d’un très bon premier semestre.
Wes: 18:11
Pour ce qui est des obligations, comme je l’ai mentionné, les rendements des obligations canadiennes se sont récemment améliorés, mais demeurent quelque peu en territoire négatif. Toutefois, nos stratégies actives nous ont vraiment aidés. Ainsi, notre portefeuille axé sur les titres à revenu fixe offre une duration plus courte et une pondération accrue des titres de créance. La combinaison de ces deux décisions actives a permis d’atténuer les effets négatifs de la hausse des taux obligataires au début de la nouvelle année. Notre positionnement sur l’ensemble de la courbe des taux, notre duration active et notre surpondération des obligations de sociétés au Canada et sur les marchés mondiaux ont vraiment contribué à préserver le capital dans le contexte que nous connaissons depuis le début de l’année.
Wes: 18:53
En ce qui concerne nos solutions de portefeuille, en particulier celles axées sur les actions, elles ont, comme je l’ai mentionné, dépassé nos prévisions à long terme au cours du premier semestre. Les investisseurs ont été récompensés par le simple fait de conserver leurs placements. Cette année, ils ont réussi à tirer parti de la vigueur des marchés boursiers et, en même temps, nous avons géré activement le risque au moyen de nos placements en titres à revenu fixe. Cet exemple illustre parfaitement les avantages d’un portefeuille diversifié composé d’actions et de titres à revenu fixe.
Greg: 19:24
C’est une excellente nouvelle. Que nous réserve un portefeuille équilibré pour le reste de l’année? Qu’est-ce qui présente un risque de rendement pour le reste de 2024?
Craig: 19:33
À l’approche de 2024, malgré une certaine incertitude à long terme, nous pensions être bien placés pour atteindre les objectifs de nos clients par rapport aux années précédentes. Toutefois, s’il y avait un ralentissement des marchés boursiers, celui-ci proviendrait vraisemblablement d’un ralentissement de la croissance économique et, dans un tel scénario, le point de départ des titres à revenu fixe seulement, comme Wes vient de le mentionner, contribuerait au rendement. Grâce au niveau actuel inégalé des taux obligataires, les obligations génèrent beaucoup plus de revenus que par le passé. De nombreuses personnes ont déjà prévu des baisses de taux en raison d’une possible récession, mais ce scénario ne s’est pas encore entièrement concrétisé. Par conséquent, comme les taux continuent de baisser, les obligations devraient certainement en profiter. Toutefois, si un ralentissement économique devait se produire, les taux diminueraient probablement davantage, ce qui accroîtrait la contribution des titres à revenu fixe. Grâce à ce positionnement, le portefeuille équilibré 60-40 est mieux outillé pour faire face à la volatilité à l’avenir.
Greg: 20:23
Comme nous l’avons mentionné plus tôt, le cycle d’assouplissement de la Banque du Canada est en cours et les marchés des titres à revenu fixe en ont profité. Examinons de plus près les titres à revenu fixe. Dans cette catégorie d’actif, qu’est-ce qui a stimulé le rendement, et la conjoncture est-elle plus propice aux rendements positifs des titres à revenu fixe?
Wes: 20:40
Ces derniers mois, nos prévisions d’assouplissement de la politique monétaire et la confirmation du début des baisses de taux ont constitué les principaux facteurs de rendement des titres à revenu fixe. Ce contexte a entraîné une hausse des prix des obligations et des rendements positifs, et je crois que, comme vous l’avez souligné, la situation actuelle offre toujours des rendements intéressants, ce qui permet aux investisseurs de profiter d’un point de départ favorable pour réaliser des gains à long terme. Même si des réductions de taux sont toujours attendues, il est peu probable que nous revenions aux taux historiquement bas observés pendant la pandémie. Il s’agissait littéralement de creux historiques. Nous continuerons donc de profiter de ce revenu plus élevé et de gains modestes à mesure que les taux baisseront. Les perspectives à l’égard des titres à revenu fixe demeurent favorables et l’on s’attend à des baisses de taux soutenues et à une stabilité de la conjoncture économique. Toutefois, les investisseurs devraient rester prudents en ce qui concerne la possibilité de pressions inflationnistes persistantes, en particulier aux États-Unis, ce qui pourrait entraîner une légère volatilité des marchés et une hausse temporaire des taux obligataires. Nous ne croyons pas que cette situation soit durable, car nous prévoyons que les politiques d’assouplissement se poursuivront à l’échelle mondiale.
Greg: 21:57
Il y a quelques années, certains Canadiens qui se sont retirés du marché en raison de la volatilité ont décidé d’investir dans des CPG. Les taux de renouvellement sont maintenant beaucoup plus bas que ce qui était offert auparavant. Quels conseils donneriez-vous à ces Canadiens qui réfléchissent à leur prochaine décision financière?
Wes: 22:12
Tenter d’entrer sur le marché et d’en sortir selon l’orientation des taux revient à tenter d’anticiper l’évolution du marché, ce qui est extrêmement difficile à faire. J’aime réfléchir à ces décisions financières en fonction de l’horizon de placement et de la tolérance au risque. Si vous avez un horizon de placement à long terme, ne vous inquiétez pas pour le court terme, pensez aux occasions qui se présenteront sur le marché à long terme. Il est difficile de prévoir l’évolution des marchés, même pour les investisseurs chevronnés. Il est donc préférable de se concentrer sur vos objectifs financiers globaux et de vous positionner pour les atteindre.
Wes: 22:44
Nous reconnaissons qu’actuellement les taux d’intérêt sont plus susceptibles de diminuer que d’augmenter à l’avenir. Maintenant, les obligations profiteront davantage de ce changement par une appréciation des cours, et lorsque vous investissez sur les marchés obligataires et boursiers, vous prenez vraiment du recul et investissez à long terme, de sorte que le choix du moment n’a pas autant d’importance que la durée de vos placements. Dans notre secteur, il y a une expression qui dit que le temps est plus important sur le marché que l’anticipation du marché, et cela ne pourrait être plus vrai. En fin de compte, la décision entre les obligations et les CPG devrait correspondre à votre situation personnelle, à votre horizon de placement et à votre appétit pour le risque.
Greg: 23:24
Wes, Greig, merci pour vos commentaires. Lorsque vous envisagez des placements, il est essentiel de réfléchir à la durée des placements. Les certificats de placement garanti, les CPG, ainsi que les liquidités sont d’excellentes options à court terme. Toutefois, si vous voulez faire fructifier votre capital pendant de nombreuses années, vous aurez besoin d’une solution de placement qui offre un meilleur potentiel de rendement. Cette croissance peut vous aider à atteindre vos objectifs financiers à long terme. Je vous encourage à parler à votre conseiller pour savoir comment vous pouvez trouver la bonne solution pour vous, une solution qui concilie votre tolérance au risque et vos objectifs de croissance. Merci aux auditeurs d’avoir pris le temps d’écouter notre balado aujourd’hui. J’espère que les renseignements que vous avez recueillis vous aideront à prendre des décisions judicieuses à l’égard de vos placements à long terme. Chez Scotia, nous cherchons à donner à nos clients les moyens d’agir pour l’avenir. Portez-vous bien et soyez heureux de vos placements.
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