Points de vue de nos gestionnaires de portefeuille

Nous restons prudemment optimistes pour la suite des choses. Le potentiel des actions mondiales, soutenues par des données économiques résilientes aux États-Unis et en Europe, demeure intéressant. Nous avons aussi beaucoup confiance en ces secteurs portés par un nombre croissant de sociétés, pas seulement les géants de la tech. Le marché canadien s’est démarqué dernièrement. Plombé par les droits de douane, il a néanmoins surpassé le marché américain grâce aux sociétés de métaux précieux. Du côté des titres à revenu fixe, nous voyons d’un bon œil la reprise de l’assouplissement monétaire un peu partout dans le monde, car historiquement, les réductions de taux ont stimulé les rendements en réduisant les coûts d’emprunt.

Même si, selon certains indicateurs économiques, la croissance s’essouffle et l’inflation persiste, un certain optimisme règne sur les marchés en raison de l’assouplissement monétaire, de la hausse des bénéfices et de l’émergence de nouveaux catalyseurs d’innovation, dont l’intelligence artificielle et les soins de santé. Nous continuons de miser sur la diversification, non seulement par catégories d’actifs, mais aussi par secteurs et régions, afin d’équilibrer les risques habituels et de pouvoir réagir rapidement à tout changement inattendu de la conjoncture.

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Notre raisonnement tourne autour de la dichotomie fondamentale entre l’humeur des marchés, qui est une variable intrinsèquement prospective, et les données économiques, qui arrivent souvent sur le tard.
— Wesley Blight

Retour sur septembre

Les marchés boursiers et obligataires ont progressé en septembre, stimulés par l’assouplissement monétaire. Ils ont toutefois perdu de la vitesse à la fin du mois, le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, ayant souligné que la persistance de l’inflation, la croissance plus soutenue que prévu et la résilience de l’emploi créaient de l’incertitude quant à l’orientation future de la politique monétaire. De plus, la confiance des investisseurs a été ébranlée par la menace de paralysie du gouvernement américain, qui s’est concrétisée le 1ᵉʳ octobre. Au Canada, l’indice composé S&P/TSX a progressé de 5,40 %, tiré par les matériaux (18,89 %) et l’énergie (5,55 %). Aux États-Unis, le S&P 500 a gagné 3,64 %, sous l’impulsion des technologies de l’information (7,25 %) et des services de communication (5,60 %). Les obligations se sont appréciées de 1,89 % au Canada et de 1,09 % aux États-Unis. Les produits de base ont enregistré des résultats contrastés : l’or s’est apprécié de 10,16 %, mais les cours du pétrole brut WTI et du gaz naturel ont reculé de 1,72 % et de 0,90 % respectivement. Les marchés émergents se sont distingués en bondissant de 7,16 %, en raison des progrès réalisés dans les pourparlers commerciaux entre les États-Unis et la Chine.

Voici quelques faits saillants du mois de septembre :

Croissance du PIB au 2e trimestre malgré le refroidissement du marché du travail
Le 5 septembre, Statistique Canada a publié les chiffres de l’emploi pour le mois d’août. Ils indiquent que la situation de l’emploi continue de se détériorer, ce qui inquiète les décideurs. Quelque 66 000 emplois ont été perdus au Canada en août, en raison principalement de la baisse enregistrée dans le travail à temps partiel et chez les hommes et les femmes du principal groupe d’âge actif, ce qui a fait grimper le taux de chômage à 7,1 % (un seul pays du G7 affiche un taux plus élevé). Cette piètre situation de l’emploi contraste avec la modeste croissance économique. En effet, après s’être contracté de 0,1 % au premier trimestre de 2025, le produit intérieur brut (PIB) réel a renversé la tendance et déjoué les attentes en augmentant de 0,2 % au deuxième trimestre.

Politique monétaire : les données sur l’économie américaine compliquent la donne
Inflation persistante, résilience du marché du travail et croissance plus forte que prévu : les données économiques de septembre brouillent les cartes et rendent l’évolution de la politique monétaire difficile à prévoir. Le chiffre des nouvelles inscriptions au chômage a été meilleur que prévu, ce qui signifie que le marché du travail demeure solide. De plus, l’estimation finale a confirmé que le PIB des États-Unis a progressé à un rythme annualisé de 3,8 % au deuxième trimestre de 2025, un net rebond par rapport à la contraction de 0,6 % enregistrée au premier trimestre. L’augmentation des dépenses des ménages et des entreprises (qui a été revue à la hausse), ainsi que la baisse des importations (qui a stimulé la balance commerciale), ont renforcé la résilience de l’économie. Ce faisant, elles compliquent la tâche de la Fed, qui cherche un équilibre entre croissance et pressions inflationnistes.

Indice   Variation (%)   Niveau de l'indice
1 mois Cumul annuel 1 an
Bons du Trésor (indice des bons du Trésor à 60 jours FTSE Canada) 0,24 2,15 3,21 189,71
Obligations canadiennes (indice des obligations universelles FTSE Canada) 1,89 2,98 2,93 1 203,66
Actions canadiennes (indice composé S&P/TSX) 5,40 23,95 28,63 30 022,81
Obligations américaines (indice Bloomberg U.S. Aggregate Bond, $ US) 1,09 6,13 2,88 2 323,29
Actions américaines (indice S&P 500, $ US) 3,64 14,81 17,56 6 688,46
Actions mondiales (indice MSCI Monde, $ US) 3,25 17,84 17,76 4 306,70
Marchés émergents (indice MSCI Marchés émergents, $ US) 7,16 28,15 18,11 1 346,05
Devises   Variation (%)   Taux de change
1 mois Cumul annuel 1 an
$ CA/$ US -1,28 3,34 -2,84 0,7184
$ CA/euro (€) -1,65 -8,82 -7,79 0,6123
$ CA/livre sterling (£) -0,82 -3,82 -3,31 0,5344
$ CA/yen (¥) -0,75 -2,83 0,05 106,251
Produits de base ($ US)   Variation (%)   Prix
1 mois Cumul annuel 1 an
Or au comptant ($/once) 10,16 39,98 40,13 3 873,20
Pétrole WTI ($/baril) -1,72 -8,95 -6,17 62,37
Gaz naturel ($/MBTU) -0,90 -15,44 -9,41 3,30

† Rendement total au 30 septembre 2025; indices libellés dans leur monnaie locale.
Source : Bloomberg
Les indices ne sont pas gérés et il n’est pas possible d'y investir directement.

Banque centrale européenne (BCE) : des taux stables dans un contexte de pressions inflationnistes inégales
La BCE a laissé ses taux d’intérêt inchangés; elle a fait preuve de prudence en laissant aux décideurs le temps d’évaluer les progrès inégaux réalisés dans la lutte contre l’inflation dans la zone euro. L’inflation globale s’est atténuée, mais les pressions sous-jacentes sur les prix demeurent fortes. C’est particulièrement vrai dans le secteur des services, comme l’illustrent les chiffres récents de l’indice PMI Flash des services pour la zone euro. Par conséquent, la BCE se garde bien de crier victoire. Les responsables de la banque centrale ont souligné que les prochaines décisions sur les taux dépendront des données à venir, l’objectif étant de soutenir la croissance sans raviver l’inflation. Cette décision a mis en évidence le défi auquel est confrontée la BCE : préserver les gains durement acquis au chapitre de la désinflation tout en gérant une dynamique économique fragile et des conditions parfois différentes d’un État membre à l’autre.

Le saviez-vous?

L’or a longtemps été considéré comme une « valeur refuge », car il a tendance à conserver sa valeur en période d’incertitude. Le prix de l’or a conclu le mois de septembre 2025 à un peu plus de 3 873 $ l’once, en hausse de près de 40 % depuis le début de l’année. Contrairement aux actions ou aux obligations, l’or ne donne pas droit à des intérêts ou à des dividendes; il ne génère aucun revenu de ce type. Son attrait réside plutôt dans sa capacité à préserver la richesse : l’histoire montre qu’en période de forte inflation, de diminution du taux de change ou d’instabilité des marchés, comme celle causée par les craintes entourant la paralysie budgétaire aux États-Unis, le prix de l’or a tendance à augmenter.