Richard Schmidt

Le 18 décembre 2023

Grandes lignes

  • La cible du taux des fonds fédéraux demeure dans une fourchette de 5,25 % à 5,50 %.
  • La croissance économique aux États-Unis fait toujours preuve d’une étonnante résilience.
  • Il est probable que les taux diminueront en 2024.

À l’issue de sa dernière réunion de 2023, la Réserve fédérale des États-Unis (Fed) a décidé une fois de plus de maintenir la fourchette cible du taux des fonds fédéraux dans l’intervalle de 5,25 % à 5,50 %. Elle se donne ainsi le temps d’évaluer les effets à retardement des hausses passées avant d’apporter des changements à sa politique monétaire. Elle entend également réduire ses avoirs en obligations d’État ainsi qu’en titres de créance et en titres adossés à des prêts hypothécaires d’organismes publics. La décision a été approuvée à l’unanimité par tous les membres votants du Federal Open Market Committee (FOMC) et était dans une large mesure attendue par les marchés. 

Prévisions de croissance économique aux États-Unis en hausse pour 2023

Bien que la croissance économique ait « ralenti la cadence au troisième trimestre », la Fed a revu ses projections pour 2023 à la hausse en décembre, soit à 2,6 % contre 2,1 % en septembre. Les attentes pour la croissance à plus long terme n’ont guère changé. La Fed a également réitéré que « la création d’emplois a ralenti depuis le début de l’année, mais demeure soutenue, et le taux de chômage est toujours bas ».

Baisse attendue de l’inflation et des taux d’intérêt

Selon ses projections de décembre, la Fed s’attend désormais à ce que l’inflation descende à 3,2 % en 2023 (contre 3,7 %), à 2,4 % en 2024 (contre 2,6 %) et à 2,2 % en 2025 (contre 2,3 %), avant d’atteindre la cible de 2,0 % en 2026. Elle n’a toutefois pas fermé la porte à de nouvelles hausses. « Pour déterminer dans quelle mesure il faudrait resserrer encore la politique, le cas échéant, pour ramener l’inflation à 2,0 %, le Comité tiendra compte du resserrement cumulatif opéré, des effets à retardement de la politique monétaire sur l’activité économique et l’inflation, de même que de l’évolution de la situation économique et financière », a-t-elle redit.

La Fed prévoit maintenant que le taux des fonds fédéraux sera de 5,4 % à la fin de l’année (contre 5,6 %), de 4,6 % à la fin de 2024 (contre 5,1 %), et de 3,6 % à la fin de 2025 (contre 3,9 %). Comme elle a augmenté les taux d’intérêt par intervalles de 0,25 %, il est donc probable qu’elle procède à trois baisses de taux en 2024, pour un total de 0,75 %. Selon le graphique à points (un graphique indiquant à quel niveau chaque membre du FOMC estime que les taux d’intérêt seront à la fin de l’année et dans les années subséquentes), aucun membre ne s’attend à ce que les taux montent davantage l’an prochain, pour autant que les risques pouvant nuire à l’atteinte du plein emploi et de la cible d’inflation à long terme de 2 % ne s’accentuent pas. La plupart des analystes s’attendent à ce que les baisses commencent en mars. 

Préférence maintenue pour les titres à revenu fixe par rapport aux actions

Puisque les effets à retardement du resserrement des conditions financières se font toujours sentir sur les actifs risqués comme les actions, nous maintenons la sous-pondération des actions dans les portefeuilles qui intègrent la répartition tactique de l’actif. Bien que les marchés boursiers aient redescendu des sommets observés durant l’été, ils demeurent à des niveaux plus élevés que ce que justifie la conjoncture.

Concernant les titres à revenu fixe, les futures baisses de taux et la diminution des rendements obligataires pourraient créer de belles occasions de gains. Cette dynamique s’est déjà enclenchée au cours du dernier mois. Considérant les prévisions de la Fed quant à la croissance, à l’inflation et aux taux d’intérêt, le degré de resserrement actuel en viendra vraisemblablement à perdre de sa pertinence.

La première annonce de la Réserve fédérale sur les taux d’intérêt pour 2024 est prévue le 31 janvier.

Richard Schmidt

Richard Schmidt, CFA, est gestionnaire de portefeuille adjoint dans l’équipe Gestion multi-actifs de Gestion mondiale d’actifs Scotia. Il s’occupe principalement de fonds et de mandats d’actions nord-américaines.